Sortie S.F.O. Pyrénées Est à Canet-d’Aude et à Moux (Aude)

Au départ de Lézignan, visite d’une parcelle sur le site du domaine de la Domèque, commune de Canet-d’Aude. Le but, observer une très riche station d’Ophrys bombyliflora, présentant jusqu’à 10000 pieds les bonnes années, autour de 3000 les moins bonnes.

Cette zone qui fut découverte il y a une dizaine d’années est située dans la plaine à alluvions grossières et limons d’inondations formant les basses terrasses du quaternaire supérieur de la plaine lézignanaise.
 Recouvrant une superficie d’une dizaine d’hectares, elle peut être considérée comme la plus grande station à O. bombyliflora de France. Une recherche de protection en vu de la préservation d’au moins une partie du site est en cours de réalisation.
Les participants ont pu observer de nombreux pieds, cependant moins nombreux et plus chétifs que les années précédentes. L’été et un automne très chaud suivis d’un début d’hiver relativement sec en sont certainement la cause. Outre le maitre des lieux, citons quelques Ophrys lutea en début de floraison, Orchis purpurea, Ophrys forestieri et Ophrys exaltata subsp. marzuola fanés. Quelques rosettes annoncent Serapias vomeracea.
A midi nous rejoignons le versant nord de la Montagne d’Alaric, au sud de Moux. Après le repas de midi pris à l’abri du Cers (Tramontane des plaines de l’Aude), nous nous intéressons à un secteur tristement connu pour l’incendie qui le 24 juillet 2021 a ravagé 850 ha principalement occupés par des forêts plus ou moins denses de pins d’Alep. Le feu à longé l’autoroute A61 avant de se propager sur l’ensemble du versant et bien au delà.
Préalablement prospecté en 2022 et à deux reprises, nous avons choisi de le parcourir cette année afin de voir qu’elle serait la réaction des orchidées suite à l’ouverture brutale du milieu et dans ces conditions bien particulières. Nous retrouvons cette année les mêmes observations.
Ainsi à notre grand étonnement Ophrys marmorata espèce peu commune dans cette région constitue la majeure partie des taxons fleuris à cette période, rejoignant les observations de l’année précédente avec plusieurs centaines d’individus ou il n’est pas rare de voir l’hybride qu’il forme avec Ophrys forestieri, moins bien représenté et en fin de floraison.
En poursuivant nos observations nous rencontrons quelques pieds d’Ophrys picta, d’Ophrys lutea en début de floraison, quelques individus d’un Ophrys qui soulève les passions, Ophrys araneola/virescens. Nous avons toutefois tendance à le rapprocher du dernier cité par la coloration de son périanthe. Quelques Orchis purpurea en fleur, Himantoglossum robertianum fanés complètent nos investigations
Arrivés au sommet de la crête nous descendons le versant sud non sans avoir au passage observé de belles figures sédimentaires dans les grès de l’éocène, il s’agit de séismites phénomène relatif à des lits sédimentaires perturbés par des secousses sismiques lors de leur dépôt.
Les marnes affleurant sur ce versant Sud au demeurant plus sec, est moins riche en orchidées, mais nous y retrouvons celles présentes sur le versant Nord. Nous ne pouvions quitter cette journée agréable sans la surprise du chef, campé sur ses jambes, les bras levés au ciel Pierre nous invite à partager sa découverte. Oh! Surprise, à ses pieds un bel exemplaire d’Ophrys speculum, semblant apprécier l’ombre d’un pin.
On ne pouvait mieux terminer cette belle journée.